S’il l’on devait appeler un joueur Monsieur fair-play dans l’histoire du foot, ce serait Gary Lineker. À la fin des années 80, l’Angleterre a connu l’un de ses plus élégants artificiers. Un buteur hors-catégorie. Mais ce qui nous revient le plus de lui, est son côté propre. Zéro carton jaune et zéro carton rouge durant toute sa carrière (entre 1979 et 1994).
Ayant disputé 648 matchs pour 329 réalisations en club et sélection, l’ancien buteur des _« Three Lions »_ était plus occupé à empiler les buts que les cartons durant sa carrière. Prouesse exceptionnelle puisque Gary Lineker n’a jamais reçu aucun avertissement, pas même de couleur jaune. D’ailleurs en 1990, il se voit attribuer le prix du fair-play de la FIFA.
Bon nombre de fans de football considèrent Gary Lineker comme le plus grand buteur anglais de tous les temps. Sur 80 matchs internationaux, il a inscrit pas moins de 48 buts. Il faut dire tout de même qu’il reste jusqu’à aujourd’hui… le meilleur buteur de la sélection anglaise en Coupe du monde avec 10 réalisations sur les éditions 1986 et 1990.
C’est un talent qui nous a fait rêver à la Coupe du monde 1986. Un triplé en 30 minutes contre la Pologne en phase de poule, un doublé en 8es face au Paraguay. Par la suite, on connaît la fin de l’histoire. Les Anglais ont été éliminés en quart de finale par l’Argentine dans une rencontre entachée par la plus grosse erreur d’arbitrage de l’histoire. Le but de la main de Diego Maradona _(la main de Dieu)._ Gary Lineker compensera cette déception par le titre de meilleur buteur de ce Mondial avec 6 buts en 5 matchs. À la fin de l’année, il était même arrivé deuxième au Ballon d’or.
En club, il a joué pour le club de sa ville natale (Leicester) de 1978 à 1985. Puis il a porté les couleurs d’Everton pendant une saison. Après avoir brillé au Mondial 1986, il a été repéré par le grand FC Barcelone. En grande forme à ce moment-là, Gary Lineker désirait absolument jouer une Coupe d’Europe, mais il y avait l’interdiction à l’époque aux clubs anglais pendant 5 ans de prendre part aux compétitions continentales. C’était en raison du drame du Heysel en 1985. Cela n’empêchait pas au _« Gentleman »_ de rester performant. Lors de sa première saison, il a claqué 21 buts en 41 matchs, dont notamment un mémorable triplé historique contre le Real Madrid (victoire 3-2).
Gary a joué deux autres saisons avec le Barça, bien que ce ne soit pas au même niveau que la première. L’attaquant anglais a alors décidé de rentrer au pays, rejoignant les Spurs de Tottenham, malgré l’intérêt des Reds de Manchester. C’était surtout un retour aux sources pour être au top à la Coupe du monde 1990 en Italie. Et comme au Mexique 4 ans auparavant, il a réalisé un très beau tournoi mondial. Il a transformé deux penaltys en quart de finale contre le Cameroun (Victoire 3-2 après prolongations), avant d’échouer aux portes de la finale face au réalisme allemand aux tirs au but. C’est à l’issue de ce match qu’il a donné avec humour sa définition du football: _« Le football est un sport simple : il se joue à 11 contre 11 pendant 90 minutes et à la fin, les Allemands gagnent toujours »._
Par la suite, il a tiré sa révérence lors de l’Euro 1992 en Suède, terminant sur une mauvaise note. Une participation décevante avec l’élimination en phase de poules.
C’était un buteur de première classe. Les buts, les coups francs et les mouvements offensifs n’ont eu aucun secret pour lui. Il avait un sens du but très aiguisé, grâce à sa vitesse, son intelligence et sa lecture du jeu. Aujourd’hui, il se tourne vers les médias comme présentateur ou analyste, où il n’hésite d’ailleurs pas à s’exprimer sur divers sujets.